Connaissez-vous les Chinampas et les Dhap, cette agriculture aquatique ancestrale?
L'agriculture, dans sa forme la plus ancienne, s'est toujours adaptée aux environnements naturels, et l'une des techniques les plus fascinantes de cette évolution est l'utilisation de l'eau pour cultiver. Parmi les plus anciennes et les plus innovantes, les Chinampas, originaires de la Mésoamérique, ont inspiré d'autres cultures à travers le monde, dont certaines régions d'Asie, où l'on utilise aujourd'hui des variantes comme les Dhap.
Qu’est-ce que les Chinampas ?
Les Chinampas sont des jardins flottants créés sur des étangs ou des lacs. Ces systèmes agricoles ont vu le jour dans les lacustres de la vallée de Mexico, en particulier chez les Aztèques. Ces cultures maritimes étaient créées en disposant des lits de boue sur les eaux stagnantes, créant ainsi des parcelles cultivables idéales pour les cultures maraîchères. Ils permettaient d'obtenir des récoltes abondantes tout au long de l’année, même dans des zones où la terre cultivable était limitée.
Aujourd'hui, la méthode des Chinampas inspire encore de nombreuses pratiques agricoles modernes, qui cherchent à rétablir l’équilibre avec la nature. Ce type de culture n’est pas seulement durable mais il offre aussi une gestion intelligente des ressources en eau, un problème crucial dans les zones sujettes à la sécheresse.
Les Chinampas en Asie : l’adoption du Dhap
Les Dhap, une version moderne des Chinampas, trouvent aujourd’hui leur place dans plusieurs régions d'Asie, en particulier au Bangladesh. Cette méthode, d’abord développée dans les lacs de la vallée de Mexico, a prospéré dans la Mésoamérique, où les Aztèques ont su tirer parti des zones humides pour créer des jardins flottants sur les lacs.
Les Chinampas, fondées sur des pratiques agricoles respectueuses de l’eau, ont trouvé un écho dans des régions tropicales et subtropicales où les zones inondées ou humides sont courantes. Avec le temps, les Dhap sont devenus un outil de culture largement répandu dans des pays comme le Bangladesh, où cette méthode a évolué pour répondre aux besoins spécifiques de l'agriculture locale.
Pourquoi la méthode des Chinampas a-t-elle été adaptée au Bangladesh ?
Le Bangladesh, avec ses vastes zones marécageuses et son abondance en eau, offre un terrain idéal pour l'implantation de techniques comme les Dhap, un dérivé des Chinampas, qui exploitent les sols inondés ou saturés d'humidité.
Les Dhap permettent de cultiver dans des environnements marécageux tout en maintenant l'équilibre écologique. Cette technique se distingue des méthodes agricoles conventionnelles en optimisant l'utilisation de l'eau sans nécessiter des systèmes d’irrigation intensifs. Elle crée des terres cultivables dans des zones qui seraient autrement inutilisables, un avantage considérable dans un pays à forte urbanisation et où la terre arable devient de plus en plus rare. L’introduction des Dhap a ainsi permis de cultiver des légumes et des fruits dans des marais, tout en réduisant la dépendance aux systèmes d'irrigation traditionnels.
L'extension des Dhap et Chinampas à travers le monde
Indonésie
En Indonésie, les Chinampas et des pratiques similaires ont été intégrées aux zones humides, notamment dans les rizières en terrasse. Ces zones nécessitent une gestion soignée de l’irrigation et du sol, et les principes des Chinampas offrent une solution viable.
Philippines
Les Philippines, avec leurs terres inondées et marécageuses, ont également adapté ces systèmes. Les pratiques agricoles traditionnelles reposent sur les principes des Chinampas, exploitant la fertilité naturelle de l’eau pour développer des terres arables.
Mexique
Le Mexique, berceau originel des Chinampas, continue de maintenir cette tradition dans les régions périurbaines, comme Mexico et ses alentours. Ces jardins flottants sont non seulement utilisés pour cultiver des légumes mais aussi pour encourager l’agriculture urbaine durable.
Amérique Centrale et Caraïbes
Des pays comme le Guatemala, le Honduras et le Nicaragua continuent d’appliquer les principes des Chinampas pour créer des jardins flottants et cultiver en bordure de lacs. À Cuba, ces techniques sont également utilisées pour la production de légumes et de fruits tout en préservant l’équilibre écologique local.
L’exportation des Chinampas et leur adaptation en Asie et ailleurs dans le monde montre non seulement la flexibilité de cette méthode mais aussi son efficacité dans la gestion des ressources naturelles. Ces pratiques agricoles ancestrales offrent des solutions durables face aux défis actuels de la production alimentaire et de la gestion de l’eau.