Les dattes Mejhoul en Libye : de l’expérience au succès
Dans la région côtière de Misrata, en Libye, l'agriculteur Ismail Ben Saoud a entrepris une initiative audacieuse en 2016 : cultiver des dattes Mejhoul, une variété prisée originaire des zones semi-arides du Maroc, réputée pour sa taille généreuse, sa texture tendre et sa douceur exquise. Malgré les doutes initiaux quant à la viabilité de cette culture dans un climat méditerranéen humide, Ben Saoud a consacré cinq hectares de son exploitation à cette expérimentation.
Huit ans plus tard, ses 700 palmiers dattiers produisent des fruits de haute qualité, surpassant les attentes et démontrant une adaptation réussie à l'environnement local. Cette réussite est le fruit d'une approche méticuleuse, combinant l'utilisation d'engrais organiques et l'affinement constant des techniques culturales. Ben Saoud prévoit d'atteindre une pleine capacité de production d'ici deux ans, avec l'ambition d'exporter ses dattes sur les marchés internationaux.
© Mahmud Turkia / AFP
Les dattes occupent une place centrale dans la culture libyenne et, plus largement, dans le monde arabe, notamment lors des célébrations religieuses comme le Ramadan. La variété Mejhoul, en raison de sa qualité supérieure, se vend jusqu'à 80 dinars libyens (environ 16 dollars) le kilogramme sur les marchés locaux, un prix nettement supérieur à celui des autres variétés, qui oscillent entre 6 et 20 dinars. Cette demande soutenue reflète une préférence marquée des consommateurs pour les produits locaux de qualité.
La Libye, avec plus de 10 millions de palmiers dattiers produisant annuellement plus de 50 000 tonnes de fruits, voit en la diversification agricole une opportunité de revitaliser son économie, longtemps dépendante des revenus pétroliers. L'initiative de Ben Saoud illustre le potentiel de l'innovation agricole dans le pays, en introduisant des cultures à haute valeur ajoutée et en adoptant des pratiques durables adaptées aux conditions locales.
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