Réussir la culture du bananier

 

Le bananier (Musa spp.) est une plante tropicale essentielle dans de nombreuses cultures à travers le monde, tant pour son apport alimentaire que pour son rôle socio-culturel. Sa culture varie considérablement selon les régions et les ethnies, reflétant une riche diversité de pratiques agricoles adaptées aux environnements locaux.

 

Chez les Haya, le bananier au cœur de la vie quotidienne

Les Haya, originaires de Tanzanie, possèdent une agriculture richement structurée et diversifiée. Ils organisent leurs terres selon trois catégories principales : le kibanja, le musiri, et le rweya.

  • Le kibanja, situé autour des habitations, est un jardin intensivement cultivé où les bananiers jouent un rôle central. Ces jardins produisent principalement des bananes de cuisson appelées matoke, un aliment de base des Haya, souvent consommées avec des haricots, du bœuf ou du poisson.

  • Le musiri regroupe des parcelles destinées à d'autres cultures, telles que le maïs ou le manioc.

  • Le rweya est constitué de pâturages communs, utilisés pour le bétail et d’autres activités communautaires.

Source image : Douce Cahute

 

Chez les Shambaa, le bananier comme pilier d’une agriculture diversifiée

Les Shambaa, un autre groupe tanzanien, ont développé une agriculture remarquablement diversifiée et intensifiée, bien avant l'arrivée des Européens au XIXᵉ siècle.

  • Leur culture intensive des bananiers était si prédominante qu’elle couvrait près de 45 % des terres arables de leurs régions. Les bananiers occupaient une place centrale dans leur alimentation et leur économie.

  • En plus des bananes, les Shambaa cultivaient une grande variété de produits : maïs, taro, haricots, millet, sorgho, canne à sucre, ignames et patates douces. Cette diversité illustre leur maîtrise des pratiques agricoles adaptées aux différentes conditions locales.

 

Chez les Cabécar, le plantain et la tradition des jardins tropicaux

Du côté de l’Amérique centrale, les Cabécar, une communauté indigène du Costa Rica, illustrent également une relation étroite avec le bananier et ses variétés proches comme le plantain.

  • Les jardins tropicaux domestiques des Cabécar entourent leurs habitations et comprennent des arbres tels que le cèdre, le laurier et le palmier pêche. Ils y cultivent également des cultures permanentes comme le café et le cacao.

  • L’agriculture sur brûlis est une méthode traditionnelle qu’ils utilisent pour les cultures de base telles que le riz et le maïs. Ces pratiques sont suivies de périodes de jachère pour permettre au sol de récupérer sa fertilité.

  • La culture du plantain (Musa x paradisiaca), apparenté au bananier, a pris une importance croissante dans leurs jardins. Elle illustre une adaptation à leurs besoins alimentaires et à la structure de leurs systèmes agricoles.

 

Adaptation aux climats de l'hémisphère nord

Dans les régions tempérées de l'hémisphère nord, la culture du bananier en extérieur est limitée en raison des températures plus fraîches. Cependant, certaines variétés rustiques, comme le bananier du Japon (Musa basjoo), peuvent tolérer des températures plus basses et être cultivées en extérieur avec des protections hivernales. En intérieur, le bananier nain (Musa tropicana) est adapté à la culture en pot et peut produire des fruits dans des conditions optimales.

 

Quelques conseils pratiques

Choix de la variété :

  • Pour une culture en extérieur, privilégiez des variétés rustiques comme le bananier du Japon (Musa basjoo), capable de tolérer des températures jusqu'à -12°C.

  • Par ici : Promesse de Fleurs

Emplacement :

  • Plantez votre bananier dans un endroit bénéficiant d'un ensoleillement maximal, idéalement exposé au sud ou au sud-ouest, et à l'abri des vents dominants.

Sol :

  • Préparez un sol riche, bien drainé et légèrement acide. L'incorporation de compost ou de fumier bien décomposé améliorera la fertilité et la structure du sol.

Arrosage :

  • Maintenez le sol humide durant la saison de croissance, en veillant à éviter les excès d'eau qui pourraient entraîner la pourriture des racines.

Protection hivernale :

En Europe, les hivers peuvent être rigoureux. Pour protéger votre bananier :

  • Appliquez un paillage épais à la base de la plante pour protéger les racines du gel.

  • Enveloppez le tronc avec un voile d'hivernage ou une bâche pour le protéger des températures basses.

  • Si votre bananier est en pot, rentrez-le à l'intérieur avant les premières gelées, dans un endroit lumineux et frais.

 
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